Le week-end dernier, j’ai participé avec un essaim de dessinateurs au week-end croquis organisé par Urban Sketchers Belgium à Geraardsbergen (Grammont). Deux jours intenses et joyeux de dessin sur le vif, de workshops, de tables partagées, de belles rencontres en deux langues, de feuilletage ébloui des carnets du voisin dans cette petite ville de Flandres orientale connue pour sa tarte au maton et son « mur » à l’assaut duquel se lancent les cyclistes (qui dit qu’il n’y a pas de montagnes en Flandres?)

L’occasion aussi de suivre quelques ateliers choisis hors de ma zone de confort, et qui m’ont donc fait beaucoup de bien…

Le samedi, perspective avec Gérard Michel (si vous ne connaissez pas les dessins architecturaux de Gérard, faites un tour ici et vous mesurerez la chance que nous avions de pouvoir travailler cette matière avec lui). Petit rappel théorique, distribution de longues baguettes et direction la ville pour des exercices de terrain.

La théorie m’était connue mais j’ai pu réaliser à quel point j’avais perdu l’habitude de réfléchir et d’analyser ce qui est sous mes yeux lorsque je dessine – je suis en général tellement impatiente de capturer ce que je vois que je prends rarement le temps de faire un crayonné, de construire ou de trouver un point de fuite. Force m’a été de constater que mon oeil me raconte parfois n’importe quoi. Je ne suis pas à la recherche d’un rendu « parfait » mais je crois qu’un peu plus de patience et de construction ne nuira pas à mes dessins de bâtiments…;-) Je me suis prise au jeu si bien que j’ai passé une grande partie du week-end à traquer du point de fuite !

Le dimanche, c’est à la typographie que nous a initiés Lieve Podevijn. Un trop court atelier pour un art qui réclame des heures de pratique, mais une découverte vraiment agréable et beaucoup de possibilités à explorer. J’ai été surprise de prendre autant de plaisir à (essayer de) tracer des caractères beaux, réguliers et harmonieusement espacés. Je ne suis pas sûre que j’utiliserai beaucoup la typo dans mes carnets de voyage car je trouve que mon écriture se marie plutôt bien à mon trait, mais je vais certainement explorer cette voie pour mes travaux d’atelier qui font depuis un moment largement intervenir les mots. Et puis on est tellement habitués à disposer d’une foule de polices sur son ordinateur qu’il y a quelque chose d’un peu magique à faire cela à la main. Si le sujet vous intéresse, je vous recommande la websérie Sacrés caractères sur France Culture, qui aborde dans des petits films d’animation l’origine et l’histoire d’une série de polices célèbres et la manière dont elles influencent notre regard. C’est passionnant !

Une découverte technique aussi : les organisateurs ayant eu l’idée géniale d’un
partenariat avec cette maison, chacun de nous a pu tester un petit échantillon d’aquarelles Blockx. Il existe une fabrique artisanale de couleurs (aquarelles mais aussi huiles, pastels…) en Belgique et on nous le cachait ! Les couleurs que j’ai pu tester m’ont beaucoup plu par leur texture, leur luminosité et leur grande charge en pigments. Aurais-je enfin trouvé les aquarelles de mes rêves ?
Cerise sur le gâteau, il est possible de tester ces aquarelles extra-fines (et liées au miel) avant de se lancer dans de grands achats : on peut acquérir un nuancier reprenant toutes les couleurs de la gamme pour 6,95€. Avis aux bruxellois, on trouve les couleurs Blockx à la maison Lefèbvre.

Le week-end s’est terminé par une petite expo des carnets sur les tables de la maison de jeunes qui nous servait de QG : c’est toujours très réjouissant de pouvoir mettre son nez curieux dans les carnets des autres et d’admirer la diversité des regards et le caractère de chacun.
Encore een hartelijk bedankt à toute l’équipe aux manettes de ces bons moments !

Partager